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Evolution des stratégies de recherche d'une grande entreprise française : Pechiney 1886-1975. Le cas de l'aluminium
Auteur(s) : Le Roux-Calas, Muriel ; Caron, François
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Notice du document
- Titre / Title
- Evolution des stratégies de recherche d'une grande entreprise française : Pechiney 1886-1975. Le cas de l'aluminium
- Auteur(s) / Author(s)
- Le Roux-Calas Muriel, auteur principal ; Caron François, sous la dir.
- Type de document
- Thèse d'histoire contemporaine
- Publication
- Université de Paris IV-Sorbonne, 1994
- Description technique / Physical description
- 691 p. : ill.
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Description
- Résumé / Abstract
Pechiney a-t-elle été une entreprise spécifique en matière de stratégie de recherche ? Suivre, sur presque un siècle, la genèse d'une activité qui, aujourd'hui, est un élément intégré de la stratégie de la firme, permet de percevoir les enjeux formés autour de la R&D. L'acception la plus large de la notion de recherche a été retenue. En outre, ce n'est pas le lieu qui conditionne l'action de chercher. La définition du laboratoire est différente selon les périodes. L'analyse de cette évolution est l'un des axes majeurs du travail. La logique du plan retenu, analysant les structures de la recherche, se justifie par la volonté d'étudier la totalité de la filière industrielle (alumine, aluminium, transformation). Or, cette branche emprunte ses référents techniques à trois systèmes différents : au système chimique, pour la fabrication de l'alumine ; au système électrique, pour la fabrication de l'aluminium ; au système métallurgique, pour la transformation du métal et de ses alliages. L'étude des organisations souligne la succession de trois mouvements intéressant la recherche. Il y eut d'abord le temps de la genèse et du primat de l'inventeur (1886-1921), il y eut peu de différences entre la France et les États-Unis. Vint ensuite, le temps de la cristallisation des structures de recherche et du primat des ingénieurs de production ; l'entre-deux-guerres fut par excellence le temps de la spécificité française. Celle-ci se dissout progressivement après la Seconde Guerre mondiale. La dernière séquence (1945-1975), est celle de la redécouverte du modèle américain. Les ingénieurs de production se sont peu à peu trouvés dépossédés de leur prérogatives de recherche au profit des professionnels, les ingénieurs scientifiques. La raison de ce décalage est que les États-Unis étaient entrés dans l'ère de la production de masse avant la France. À cela a été associée la standardisation qui a touché l'ensemble des fonctions de l'entreprise. La recherche n'y a pas échappée. La spécificité française tient en deux faits : l'originalité de la structure non standardisée de l'industrie et la nature du personnel employé. Cette structure a favorisé le foisonnement créatif, grâce à la multiplicité et à la diversité des sites de production. Chaque lieu était un lieu potentiel d'innovation. Le lien entre les innovations s'est fait par l'intermédiaire des cadres tous ingénieurs. Cette spécificité a créé un décalage chronologique par rapport aux États-Unis dans la mise en place des structures de recherche standardisées. Pour autant, ce décalage n'a pas été synonyme de retard économique. Le contrôle de la technique conférait aux électrolyciens un pouvoir fondé sur leur compétence et leur savoir. Il a joué dans deux directions : il a été un agent de résistance à la normalisation des pratiques de recherche, mais il a aussi été un vecteur de progrès. De fait, cette résistance est historiquement justifiée car, aujourd'hui, l'ingénieur polyvalent, agissant sur la production et la recherche, a disparu. En ce sens, c'est bien le facteur humain qui est à l'origine de la spécificité française.
En lien avec ce travail, voir dans les Cahiers d'histoire de l'aluminium : Muriel Le Roux-Calas, "Les premiers laboratoires d'Alais, Froges et Camargue 1886-1931 : deux stratégies", n° 5, 1989, p. 53-65.
- Prix décerné / Award-winning books
- Prix de l'industrie d'histoire de l'industrie (décembre 1995)
- Ce document a bénéficié du soutien de l'IHA
