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De la classification des emplois à la question des compétences. Une grille d'analyse des relations entre gestion des ressources humaines et négociation collective
Auteur(s) : Pezet, Eric
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Notice du document
- Titre / Title
- De la classification des emplois à la question des compétences. Une grille d'analyse des relations entre gestion des ressources humaines et négociation collective
- Auteur(s) / Author(s)
- Pezet Eric, auteur principal
- Type de document
- Thèse de doctorat
- Publication
- ENS Mines de Paris, 2001
- Description technique / Physical description
- 432 p.
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Description
- Résumé / Abstract
- La gestion par les compétences est l'hypothèse sur laquelle le patronat français pense aujourd'hui la modernisation de la gestion des entreprises et par conséquent celle de la gestion des ressources humaines. Est-il envisageable que ces concepts pénètrent l'entreprise et vivent par eux-mêmes comme l'ont fait le juste à temps ou la qualité ? Lorsqu'il s'agit de gestion des ressources humaines une telle diffusion est difficile. En effet, dans ce domaine, l'entreprise ne peut gérer seule la formation de normes collectives nouvelles. Le processus passe par une négociation collective, mais celle-ci n'est pas elle non plus indépendante des pratiques de gestion des ressources humaines. La thèse soutenue est que la négociation collective ne peut aboutir que si les théories qui fondent I'innovation en gestion des ressources humaines permettent une articulation à des enjeux politiques ; cette articulation ouvre alors un espace pour de telles normes collectives. Cette thèse s'appuie sur une grille d'analyse théorique et sur deux matériaux empiriques. Le concept retenu pour étudier la dimension politique de la négociation est le concept de gouvemementalité défini par Michel Foucault. Pour étudier spécifiquement, le processus de rationalisation à I'oeuvre dans les entreprises, ce travail s'appuie sur une théorie des formes de rationalisation de l'action collective, la théorie des mythes rationnels formalisée par Armand Hatchuel. Le premier matériau empirique est de nature historique. Il porte sur une négociation emblématique, celle de l'accord de classification des emplois du 21 juillet 1975 dans la métallurgie. Le second porte sur les expériences contemporaines de gestion des compétences étudiées à partir des travaux menés par le Medef, restitués au mois d'octobre 1998 lors des journées internationales de la formation de Deauville. Le matériau de la négociation de l'accord du 21 juillet 1975 montre que la négociation a pu aboutir grâce à la complémentarité entre le programme politique de mensualisation et une grille des emplois à critères classants développée plusieurs années auparavant dans l'entreprise Berliet. Cette grille à critères classants avait constitué une innovation en gestion des ressources humaines parce qu'elle s'appuyait sur une nouvelle représentation du travail permise par la théorie du traitement de l'information développée au milieu des années 1950. La conjonction, entre modèle un managérial et un modèle politique universalisant, fournit une grille d'analyse théorique permettant de penser une grille d'analyse du déploiement de l'innovation en gestion des ressources humaines. La grille développée à partir de l'étude de la négociation de l'accord de 1975 permet de montrer pourquoi, aujourd'hui, malgré un activisme important de la part des entreprises et un travail doctrinal de grande ampleur, la négociation sur les compétences reste difficile à installer. La cause principale doit être recherchée dans la nature du modèle proposé et son articulation au modèle politique. Le point le plus critique est l'identification d'entreprises dont les pratiques peuvent illustrer une véritable théorie de référence. On en déduit alors un programme de recherche permettant d'ouvrir de nouveaux espaces d'innovation à la gestion des ressources humaines. En conclusion, l'innovation en gestion des ressources humaines doit apparaître à un moment ou à un autre comme le complément indispensable à une nouvelle problématisation politique. Ainsi peuvent s'articuler deux espaces de gouvernement celui de l'acteur au travail et celui de l'acteur citoyen. C'est cette articulation-là qui rend possible la formulation d'un objet de gouvernement partagé entre entreprise et société.
- Notes sur le contenu
- Sous la direction d'A. Hatchuel
