Accueil : Collections : Recherche avancée dans le catalogue : Notice
Les travailleurs dans les salles de cuves d'Alcan à Shawinigan, 1900-1945
Auteur(s) : Lanthier, Pierre
-
Notice du document
- Titre / Title
- Les travailleurs dans les salles de cuves d'Alcan à Shawinigan, 1900-1945 = Workers in Shawinigan Potrooms, 1900-1945
- Auteur(s) / Author(s)
- Lanthier Pierre, auteur principal
- Type de document
- Article
- Collection
- Cahiers d'histoire de l'aluminium
, N° 37, p. 28, ISSN : 0990-6908
- Publication
- Paris: Institut pour l'histoire de l'aluminium, 2006-2007
- Description technique / Physical description
- 17 p. : ill.; 24 cm
-
- Langue / Language
- Français
-
Description
- Résumé / Abstract
À partir de la seconde guerre mondiale, les conflits éclatent au grand jour dans l’aluminerie de Shawinigan, comme s’ils s’étaient produits à retardement après des décennies de calme social relatif. Est-ce dû aux conditions de travail en tant que telles ? Oui, dans la mesure où les multiples changements techniques ont occasionné des modifications de l’organisation du travail. Et sur ce plan, il est évident qu’il y a parenté dans les causes des grèves d’Arvida en 1941 et de Shawinigan en 1943. Dans les deux situations, la main-d’œuvre est en bonne partie nouvelle, plus nombreuse qu’à l’accoutumée et peu rompue au travail des cuvistes. Elle est dirigée par des cadres qui doivent assimiler l’innovation technologique et adopter, en tâtonnant, des méthodes de travail qui irritent plus d’un ouvrier. Par ailleurs, au sortir de la Crise et pendant la guerre, émerge une deuxième génération ouvrière à Shawinigan et dans bien d'autres villes de compagnies du Québec. Cette génération est constituée de jeunes hommes qui n’ont pas connu les dures conditions des chantiers forestiers ni l’émigration aux États-Unis et qui, par conséquent, n’éprouvent pas de gratitude à l’endroit de leurs employeurs. Elle est faite de personnes qui peuvent compter sur la solidarité du milieu urbain, de la région et même d’ailleurs au Québec. Ces travailleurs vont donc déployer un esprit de revendication plus agressif à l’endroit non seulement d’Alcan, mais de toutes les entreprises de la ville. Au-delà des conditions de travail dans une entreprise, la grève de 1943 renvoie à l'émergence d'une nouvelle conscience de classe dans le monde ouvrier québécois.
From the second world war onward, conflicts erupted in broad daylight in the Shawinigan aluminium works, as if they were overdue after decades of relative industrial calm. Was this due to working conditions as such? Yes, to the extent that many technical developments had led to changes in work organisation. On that front, there is an obvious similarity between the causes of the strikes at Arvida in 1941 and Shawinigan in 1943. In both situations, there were more new workers than usual and they were inexperienced in pot work. Managers had to assimilate technological innovations and tentatively adopt working methods that would irritate more than a few workers in their charge. Moreover, at the end of the Depression and during the war, a second generation of workers emerged at Shawinigan and in many other corporate towns in Quebec. This generation was made up of young men who hadn’t experienced the harsh conditions of lumber work or emigration to United States and as a result did not feel grateful to their employers. It was formed by people who could count on solidarity in their town and region and elsewhere in Quebec. These workers would, therefore, have more aggressive demands, not just of Alcan but of all the town’s companies. Beyond the working conditions in a company, the 1943 strike reflects new class consciousness among Quebec workers.
