En 1910, la centrale hydroélectrique de l’usine de L’Argentière, édifiée par
Gilbert Planche, est la plus puissante d’Europe. Elle est alimentée par le bassin de la Gyronde, dans le massif des Écrins, par un tunnel de 7,5 km qui franchit les gorges avec un siphon de 150 m de hauteur ainsi que grâce à la Durance drainée par un tunnel de 5,6 km foré sur la rive gauche de la vallée. Ces deux tunnels se rejoignent dans un tronc commun de 1,5 km qui alimente quatre conduites forcées reliées à la centrale hydroélectrique. En 1910, la centrale se compose de 24 turbines de 10 000 A sous 120 V. La puissance obtenue est de 20 MW.
En 1916, au cœur de la centrale, 24 turbines Girard produisent 32 MW. À partir de 1926, le parc de turbines est progressivement remplacé par 36 turbines Pelton.
En 1930, les sources d’énergie sont insuffisantes. L’usine de L’Argentière est alors reliée par une ligne de 30 kV à une centrale de 6 000 kW dénommée Les Claux, construite en amont de la prise d'eau de la Gyronde sur le Gyr.
En 1936, l’installation d’un poste de transformation de 150 kV permet une connexion avec le barrage de Bissorte par la ligne Bissorte-Embrun (comprenant Calypso, Saint-Guillerme et L’Argentière). Cette ligne met ainsi un terme à l’autonomie hydroélectrique de l’usine argentiéroise. En 1946, l’installation est nationalisée au profit d’EDF.
La centrale hydroélectrique initiale de L’Argentière est abandonnée en 1973. Une nouvelle centrale est construite sur la rive gauche de la Durance qui, avec 2 turbines Francis, produit actuellement 36 MW. Aujourd'hui le bâtiment de la centrale fait partie de l’usine des Aciéries et Fonderies de Provence.
Source principale consultée
FREGANS, Emmanuel (sous la direction de Mr CHAGNY). L'usine Pechiney de l'Argentière. Contribution à l'histoire technique et sociale de l'industrie de l'aluminium. Maîtrise d’histoire, Université Pierre Mendès France, 1992-1993. (IHA, cote : IHA-TU-008)
PERIERES, Monique. Une grande Compagnie industrielle française : Pechiney. Revue de géographie alpine. 1955, n°43. p. 151.