Nom du site : Usine de l'Argentière
Située dans le département des Hautes-Alpes en Provence-Alpes-Côte d’Azur, à environ 1 000 mètres d’altitude dans la vallée de la Vallouise et du Fournel, la commune de L’Argentière-La Bessée au confluent de la Durance et la Gyronde est un site propice à l’installation d’une usine de production d’aluminium au début du 20è siècle. En 1907, la Société électrométallurgique française (SEMF) achète les droits de chutes à Gilbert Planche, constructeur de la centrale hydroélectrique. Bâti sur les plans de l’ingénieur Paul Toussaint, le site d’électrolyse entre en activité en avril 1910. Les premières années sont jalonnées d’accidents : deux conduites forcées éclatent lors de leur mise en eau et un tunnel s’effondre en 1916. L’acheminement des matières premières est contraignant en l’absence d’une ligne de chemin de fer. Un embranchement particulier reliant l’usine de L’Argentière à la ligne Gap-Briançon est finalement construit en 1930. Accolé à la Durance, le site de L’Argentière est alors spécialisé dans la fabrication des anodes, la production de lingots d’aluminium, puis de plaques et de billettes après la construction d’une nouvelle fonderie en 1969. Elle étend sa production au chlorate de soude en 1926. À partir de 1952, L’Argentière abrite le centre de formation du Fournel qui forme l’ensemble des agents de maîtrise de la Compagnie Pechiney. À l’origine de plus de 30 % de la production française d’aluminium primaire entre 1913 et 1917, le site de L’Argentière est aussi le premier centre de production d’anodes en France entre 1945 et 1950. L’usine de L’Argentière emploie 530 personnes à ses débuts et termine en 1985 avec un effectif de 135 personnes. Le plan de restructuration de Pechiney Ugine Kuhlmann de 1982 prévoyant l’arrêt de plusieurs petites usines d’électrolyse met fin à la production d’aluminium à L’Argentière en 1985. En 1988, la fonderie est détruite. Seul l’atelier d’électrodes reste en service pour alimenter l’usine d’électrolyse de Rioupéroux jusqu’en octobre 1991. En 1992, une partie des installations ont été reprises par les Aciéries et Fonderies de Provence (AFP). L’usine, la centrale hydroélectrique et la conduite forcée dite du « siphon du Barry » sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis 1998. Sources principales consultées FREGANS, Emmanuel (sous la direction de Mr CHAGNY). L'usine Pechiney de l'Argentière. Contribution à l'histoire technique et sociale de l'industrie de l'aluminium. Maîtrise d’histoire, Université Pierre Mendès France, 1992-1993. (IHA, cote : IHA-TU-008) LAHOUSSAIN, Jamal (sous la direction de Robert PARIS). Restructuration industrielle et luttes collectives dans une vallée en haute montagne. L'usine Pechiney de L’Argentière-la-Bessée. Thèse de doctorat d’histoire, École des hautes études en sciences sociales, 1987. (IHA, cote : IHA-TU-171) MOREL, Paul. Monographie technique de l’usine de L’Argentière. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1986. (IHA, cote : IHA-TA-046.08)