Nom du site : Usine de La Saussaz
Suite à la grève de l’été 1905, les ouvriers de la vallée de la Maurienne s’organisent à l’intérieur d’un syndicat, la Confédération générale du travail (CFDT). Ils rédigent un cahier de revendications commun dont l’objectif est d’obtenir l’abaissement du temps de travail à 8 h par jour. Ils prévoient une nouvelle grève pour le 1er mai 1906 en cas de refus de dialogue. Les directeurs des différentes compagnies décident cette fois-ci de mener une politique commune. Le 28 avril 1906, sachant que la grève doit éclater trois jours plus tard, ils font placarder dans leurs usines des affiches annonçant un refus systématique de négocier. La grève éclate le 1er mai. Le même jour, il est décidé par l’ensemble des dirigeants des compagnies d’aluminium de fermer les portes des usines, y compris à La Saussaz. Adrien Badin, directeur général de PCAC, adopte une position radicale en décidant de licencier tous les ouvriers de Calypso et de Saint-Félix et marque sa volonté d’asseoir son autorité. Le sous-préfet de Saint-Jean-de-Maurienne dans une lettre à destination des directeurs des compagnies, demande l’ouverture d’un dialogue, qu’ils refusent. Contrairement aux ouvriers de l’usine de Calypso, les ouvriers de l’usine de La Saussaz maintiennent leur position et aucun d’entre eux n’adhère au syndicat jaune. Les évènements du 5 juin 1906 à l’usine de Calypso, amorcent une sortie de la grève. Les ouvriers jaunes qui souhaitent réintégrer l’usine sont arrêtés par un piquet de grève. Des affrontements ont lieu avec les forces de l’ordre. Le 6 juin, les ouvriers de La Saussaz obtiennent une entrevue avec leur directeur. Leur salaire est augmenté de 15% et leur journée de travail est abaissée à 8h. Deux mois plus tard, ils négocient un accord pour une journée de repos hebdomadaire. C’est à leur suite, que les autres usines de la Maurienne demanderont ce droit de repos.
Sources principales consultées DÉQUIER, Daniel. Maurienne : la vallée de l’aluminium. Les Marches : La fontaine de Siloé, 1992. 246 p. ISBN 2908967394. (IHA, cote : IHA-LIV-5 deq 01)
MILLET, Michel. Adrien Badin et son action durant les conflits sociaux ayant éclaté dans la vallée de la Maurienne en 1905 et 1906 [Chronologie]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1999, 18 p. (IHA, cote : IHA-TA-138.02)
Impulsé par les ouvriers de l’usine de La Saussaz, un mouvement de revendication éclate à l’usine, d’abord sous la forme d’un cahier de revendication. Les ouvriers demandent une réduction du temps de travail journalier de 12h à 8h et une augmentation de salaire de 0.50 Francs par jour.
Adrien Badin, le directeur général de PCAC refuse toute négociation. Cependant, Emile Vielhomme, administrateur de la SEMF cède sur les questions de salaires. Les directeurs des usines se concertent et le 28 août une entrevue avec les délégués syndicaux aboutie à un accord. La direction de l’usine cède sur une augmentation de salaire de 15% et un jour de congé payé par mois, mais la durée journalière de travail n’est pas modifiée.