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Nom du site : Usine de La Saussaz

Technologie au démarrage de l’activité aluminium (1905) :
Cuves à anodes précuites à plongée centrale (entre 4 000 A et 20 000 A)

Technologie à l’arrêt de l’activité aluminium (1984) :
Cuves à anodes précuites à plongée périphérique (40 000 A)

Commentaires sur les évolutions technologiques du site :

Le 15 mai 1905, le premier équipement de l’usine de La Saussaz démarre. Il est composé de 8 séries de 18 cuves à anodes précuites à plongée centrale de 9 000 A. Les cuves sont toutes équipées d’un caisson rond et d’un système anodique composé de 10 anodes de 25x25 cm disposées sur deux rangés. Cette technologie déjà éprouvée à l’usine de La Praz permet à l’usine de La Saussaz de bénéficier de rendements stables qui témoignent d’une maîtrise du procédé. 
 
En 1923, La Saussaz démarre une série de 20 cuves à anodes précuites à plongée centrale de 18 000 A avec des caissons ronds récupérés à Calypso, équipées du même système anodique que les cuves à 9 000 A. Les cuves sont enterrées jusqu’au niveau de la sole ce qui permet de les couler au « pot de fleur »  et d’atténuer la chaleur ambiante. 
Deux  séries de cuves à anodes précuites à plongée centrale de 18 000 A sont installées en 1925 et 1926. Elles sont constituées de caissons rectangulaires élargis et du même système anodique que les séries de cuves à 9 000 A. 
 
La Compagnie Alais Froges et Camargue (AFC) acquiert la licence du procédé Söderberg d’anodes continues à auto-cuisson en vue de l’appliquer aux cuves d’électrolyse. En 1926, les premières cuves d’essai sont construites à La Saussaz dans une des séries à 9 000 A. Une nouvelle série de cuves à anodes précuites à plongée centrale de 18 000 A est installée la même année. 
En 1927 le matériel d‘électrolyse se compose de trois séries de 20 à 22 cuves de 18 000 A et de quatre séries de 18 cuves de 9 000 A datant du démarrage de l’usine. 
En 1929, trois des quatre séries de cuves à anodes précuites à plongée centrale de 9 000 A sont démontées pour permettre l’installation d’une série moderne de cuves précuites à plongée centrale de 24 000 A à caisson rectangulaire élargi, dont le type est déjà en place à l’usine de Sabart. 
En 1936, les séries de cuves de 9 000 A sont définitivement arrêtées. Entre 1937 et 1940,  l’équipement de l’usine de La Saussaz est entièrement rénové. 4 séries de 24 cuves à anodes précuites à plongée centrale de 30 000 A sont installées. Les séries I, II et III sont disposées « en travers » dans un bâtiment reconstruit sur toute la longueur disponible du terrain. Une quatrième série, la série 0, est installée dans un bâtiment surélevé, en étage, au-dessus de l’arrivée de la conduite forcée. L’ensemble de ces séries de cuves est constitué de caissons rectangulaires et d’un système anodique de 14 anodes de 36x47 cm. 
En 1952, La Saussaz adopte une nouvelle méthode de conduite des cuves : le piquage latéral qui permet de plonger l’alumine par les côtés. Les séries de cuves à anodes précuites à plongée centrale sont transformées pour intégrer la technique à plongée périphérique. 
Par manque d’espace, l’usine de La Saussaz ne pourra plus modifier son équipement et évoluer en fonction des innovations technologiques qui suivront. 
Une fonderie constituée de deux fours basculants pour la décantation et de deux fours d’attente est installée en 1910 pour fournir des plaques et des billettes d’aluminium. Dès 1908, l’usine de La Saussaz développe une activité d’alliage électrométallurgique. En 1922, la  production d’Alpax, nouvel alliage d’aluminium et de silicium, démarre. L’usine de La Saussaz en fait sa production phare et fait installer un atelier spécifique à sa production dans la fonderie. La production d’Alpax  s’élève à 41 t en 1922 et à 252 t en 1925. 
 

	 
<h3>
	Sources principales consultées</h3>

	BOCQUENTIN, Jacques. Monographie technique de l'usine de La Saussaz [Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1987. 17 p. (IHA, cote : IHA-TA-009.05) 
	  
	DÉQUIER, Daniel. Maurienne : la vallée de l’aluminium. Les Marches : La fontaine de Siloé, 1992. 246 p. ISBN 2908967394. (IHA, cote : IHA-LIV-5 deq 01)

Premiers essais connus de lutte contre les émissions de fluor :

Au moment de la construction de l’usine de La Saussaz en 1903, la production d’aluminium, déjà implantée en Maurienne, n’a pas bonne réputation auprès de la population locale. En réponse à l’enquête publique de commodo et incommodo, les agriculteurs exigent que «  les poussières et les fumées de l’usine soient captées ».

	À sa construction, deux imposantes tours de captation des poussières et des fumées de fluor sont installées sur le toit de l’usine. Construites avec une ossature en bois, les tours ont des parois en tôle perforée qui sont arrosées à l’aide de pulvérisateurs. L’efficacité de ce dispositif est médiocre. La société électrométallurgique française (SEMF)  se tourne rapidement vers le paiement d’indemnités pour répondre aux plaintes déposées par les agriculteurs de la région.

	 

	Source principale consultée :

	BOCQUENTIN, Jacques. Monographie technique de l'usine de La Saussaz [Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1987. 17 p. (IHA, cote : IHA-TA-009.05)

Au moment de la construction de l’usine de La Saussaz en 1903, la production d’aluminium, déjà implantée en Maurienne, n’a pas bonne réputation auprès de la population locale. En réponse à l’enquête publique de commodo et incommodo, les agriculteurs exigent que « les ...

Iconographie sur l'usine

Sources et bibliographie

Archives privées Pechiney

Archives de l’usine de La Saussaz

Suite à la fermeture de l’usine, les archives ont été déposées dans l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Initialement le fonds représentait un ensemble de 61 mètres linéaires de documents.

En 2011, le traitement du fonds a été réalisé par l’IHA de concert avec le service Archives de Rio Tinto France. Les documents ont été classés d’après le document « charte d’archivage des usines d’électrolyse d’Aluminium Pechiney » réalisé par l’équipe d’archivistes de l’IHA.

Ce fonds représente après traitement un ensemble de 33 mètres linéaires de documents produits entre 1902 et 1994. La conservation du fonds est répartie entre les Archives départementales de la Savoie et le groupe Rio Tinto.

On y trouve des documents relatifs aux activités suivantes : Direction de l’usine, Hygiène santé et sécurité au travail, Comité d’établissement, Environnent, Immobilier, Juridique, Ressources humaines, Service hydro-électrique.

Les instruments de recherche sont consultables sur rendez-vous dans les locaux de l'Institut pour l'histoire de l'aluminium (IHA).

La consultation (communication et reproduction) des documents est soumise à l'autorisation écrite préalable de la Direction juridique de Rio Tinto.

Cette autorisation est à instruire auprès de l’IHA ou des Archives départementales de la Savoie en fonction du lieu de conservation des documents.

Archives du siège social de l’ancien Pechiney

On trouve dans la collection historique du siège l'ancien Pechiney, des dossiers relatifs à cette usine (voir extrait ci-après). Les inventaires de la collection historique sont consultables sur rendez-vous dans les locaux de l'Institut pour l'histoire de l'aluminium (IHA). Ces dossiers sont communicables uniquement sur autorisation, formulée, par l'intermédiaire de l'IHA, à la Direction juridique de Rio Tinto.

Autres fonds d’archives privées

Archives départementales de la Savoie

100F-Fonds de l’Union locale CFDT de Saint-Jean-de-Maurienne (1974-1986)

On trouve dans ce fonds des documents relatifs aux activités des unités savoyardes de Pechiney Ugine Kuhlmann (PUK).

Les documents de ce fonds ne seront pas communicables avant 2037.

109F-Fonds de l’association amicale des Anciens de l’électrochimie (1862-1992)

Ce fonds a été déposé en 1991 à l’initiative de « l’association des anciens de l’électrochimie ». Le fonds se compose de documents collectés et rassemblés pour l’élaboration de l’ouvrage Mémorial de la société d’électrochimie publié en 1991.

On y trouve quelques documents relatifs à l’usine de la Saussaz.

Archives départementales de la Haute-Savoie

Par ailleurs, les Archives départementales de la Haute-Savoie conservent une importante collection de presse régionale.

Notice n° : 36
par : Nugues, Julie
Mise à jour : 2015-05-26

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