À son démarrage, en 1927, l’usine fonctionne avec une série de 72 cuves à anodes précuites à plongée centrale classique de 22 000 A et trois séries de 72 cuves à anodes Söderberg à goujons obliques de 11 000 A. L’usine produit 2 280 t d’aluminium l’année de son ouverture.
En 1931, la série de cuves à anodes précuites à plongée centrale de 22 000 A est remplacée par une série de cuves à anodes Söderberg à goujons obliques 22 000 A active jusqu’en 1963. En 1932, un prototype de cuves à anodes Söderberg à goujons verticaux est construit, puis une série expérimentale de 10 cuves est exploitée à partir de 1934. Les difficultés d’utilisation et les très mauvais résultats obtenus entraînent l’arrêt de cette série en 1937. La même année, trois cuves à anodes Söderberg à goujons obliques de 33 000 A sont testées. Elles remplacent progressivement les trois anciennes séries à anodes Söderberg à goujons obliques de 11 000 A. En 1939, 69 cuves de 33 000 A sont en service.
L’ensemble de ces séries fonctionne sans interruption jusqu’en 1963. Cette longue période d’activité est consacrée à l’étude technique de certains éléments des cuves. Souvent à l’origine de problèmes techniques, les anodes font l’objet d’améliorations constantes.
À partir de 1963, les séries Söderberg sont progressivement remplacées par des séries de cuves à anodes précuites à plongée périphérique. Les technologies des cuves Söderberg arrivées au terme de leur évolution ne permettent plus d’augmenter les rendements tandis que les précuites connaissent des avancées techniques et mécaniques qui permettent un progrès constant de la production. Les séries de cuves à anodes précuites à plongée périphérique restent en fonctionnement jusqu’à l’annonce du plan de restructuration de Pechiney Ugine Kuhlmann. Les séries d’électrolyse sont progressivement arrêtées entre 1986 et octobre 1991, année de la fermeture de l’usine de Rioupéroux.
Deux innovations technologiques ont permis d’augmenter la productivité des cuves à Rioupéroux. En 1934, les ingénieurs de l’usine mettent au point la coulée par le vide qui facilite l’extraction de l’aluminium brut après l’électrolyse. En 1962-1963, une étape importante de la mécanisation et de l’exploitation des cuves est franchie avec la conception des ponts polyvalents. L’usine de Rioupéroux équipe les nouvelles séries de cuves à anodes précuites à plongée périphérique avec ces ponts. Depuis une cabine fermée, le cuviste peut alors commander toute une série d’opération : le piquage mécanique, le changement des anodes, la fixation des anodes.