Nom du site : Usine de La Praz

Activité principale : aluminium primaire

Autre(s) activité(s) :
acier, anode, carbure d'uranium, silicium, carbure de calcium, ferrochrome, alliage d'aluminium, béryllium

Capacité(s) de production à l'année (t. d'aluminium) :
Au démarrage de l’activité aluminium (1893) : 170
A l’arrêt de l’activité aluminium (1982) : 2157

>Autres chiffres de production (t. d'aluminium) :

Commentaires :

<p> Grâce aux avancées technologiques rapides et aux travaux d’extension dont bénéficie l’usine au cours des premières années de son activité, la production d’aluminium croit rapidement. De 179 t en 1894, elle passe à plus de 1 000 t en 1901. Jusqu’à la guerre, et hormis l’année 1908, la production de l’usine de La Praz oscille entre 1 100 et 1 400 t. Les variations saisonnières s’expliquent en fonction de l’hydraulicité et des aléas techniques. Certaines séries ne fonctionnent que pendant les trois mois d’été avec une main-d’œuvre inexperte.</p> <p> Dès 1914, la production passe de nouveau sous le seuil des 1 000 t, à 754 t d’aluminium produites à l’année. Cette chute provient tant de l’entrée en guerre de la France que de la construction d’un deuxième four d'acier à La Praz. La rénovation complète de la centrale hydro-électrique permet une remontée de la production à 1 298 t en 1925. La crise des années 1930 stoppe net le développement des usines électrométallurgiques. À La Praz, en 1931, les cuves précuites archaïques sont arrêtées, et la production tombe à 438 t, baisse que l’installation des premières séries de cuves à anodes Söderberg 5 ans auparavant ne parvient pas à compenser. La fermeture de l’usine d’avril 1936 à décembre 1937 explique les faibles productions de ces deux années. Les chiffres ne remonteront pas au dessus des 1 000 t avant 1940.</p> <p> Sous l’occupation, la production s’accroit, soutenu par la demande de l’occupant. Dès la fin de la guerre, le pallier des 2 000 t est franchi, et il restera le seuil minimum de production annuelle jusqu’à la fermeture du site. En 1953, le remplacement de la série Söderberg par une nouvelle génération de cuves précuites permet d’améliorer les résultats d’une façon spectaculaire. Les progrès se poursuivent au fil de l’augmentation du nombre de cuves et des améliorations apportées à leur rendement. Le pallier des 4 000 tonnes produites est franchi en 1968.</p> <p> L’électrolyse de l’aluminium entraîne dès l’origine un ensemble d’activités annexes. La fonderie, outre les plaques et les lingots épurés, produit jusqu’en 1910 différents alliages, principalement à base de zinc. La Praz est aussi équipée en 1898 d’un laminoir pour transformer les plaques en tôles de 6 x 1,5 m et de deux bancs, un à tréfiler et l’autre à étirer les tubes. En 1908, un deuxième laminoir est mis en service pour produire des bandes minces de 40 cm de large. Un atelier de production d’anodes est démarré en 1899 pour remplacer celui, fermé, de l’usine de Froges. Il fournit des anodes pour les cuves d’électrolyse et pour les fours électrométallurgiques, mais leur qualité reste assez médiocre, la température de cuisson étant insuffisante et la granulométrie irrégulière. L’atelier d’anodes ferme en 1921, La Praz se fournit désormais à l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne.</p> <p> L’usine de La Praz ne produit pas seulement de l’aluminium durant sa période d’activité. Des fours électrothermiques sont montés dès 1896. On y produit du carbure de calcium de 1896 à 1900, puis du ferrochrome bas carbone jusqu’en 1911. Mais la grande réussite de Paul Héroult est la production d’acier de haute qualité au four électrique. À partir de 1902, l’usine produit, avec un four d’une capacité de 2 500 kg, entre 500 et 800 t d’acier par an. Pendant la guerre, un deuxième four à acier de 3 000 kg est mis en service. En 1916, la production d’acier est poussée à son maximum : 3 522 t. Pour l’usine, cette activité dépasse alors de loin celle de l’aluminium. Elle est pourtant arrêtée en même temps que le laminage, en 1924, alors que le marché de l’aluminium  se durcit.</p> <p> La réorganisation de la production d’aluminium au cours des années 1950 libère de la main-d'œuvre employée à la fabrication de métaux rares. Entre 1953 et 1957, La Praz produit du silicium extra pur pour semi-conducteur et du béryllium pur par électrolyse, un alliage de bronze au béryllium à partir d’un four électrothermique fermé et des produits cuivreux dans une fonderie spécifique. Un atelier de fabrication d’éponge de lingots et d'alliages de titane par le procédé Kroll prend le relais en 1956 mais il est arrêté en 1958 faute de commandes. La partie finissage reste utilisée jusqu’en 1980 sur du zirconium (éponge) pour le compte de la Société Cerus. C’est aussi au cours des années 1950 que La Praz démarre une production de carbure d’uranium<strong>.</strong></p> <p> A partir de 1965, un four à induction sous vide permet de couler des alliages d'aluminium de haute qualité (manganèse, titane et au zirconium). Dans les années 1970, les 4 000 t d’aluminium produites annuellement à l’usine servent essentiellement à l'élaboration d’alliages mères spéciaux de deux types : les alliages de béryllium et les alliages cuivreux. L’ensemble représente une production de 2 500 t à l'année.</p> <p> En 1975, l’usine se dote d'un atelier pour produire les anodes anti-corrosion, dites « anodes sacrificielles », destinées à la protection galvanique de coques de navires et de plates-formes de forage en mer. Grâce à la mise en œuvre d’une nouvelle technique de coulée, la production passe de 68 tonnes en 1975 à plus de 400 t pour les seuls dix premiers mois de 1979. En 1982, l'année de la fermeture, l'usine produit 2 157 tonnes d'anodes sacrificielles.</p> <p>  </p> <p> <em><strong>Sources principales consultées</strong></em></p> <p> BOCQUENTIN, Jacques. <em>Monographie technique de l’usine de La Praz </em>[Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1988. 10 p. (IHA, cote : IHA-TA-009.07)</p> <p> VINDT, Gérard (sous la direction d’Alain PLESSIS). <em>Histoire sociale d'une entreprise : la compagnie Pechiney (1921-1973)</em>. Thèse de doctorat. Paris : Université de Paris X-Nanterre, 1999. 666 p. (IHA, cote : IHA-TU-087)</p> <p> CHABERT, Louis. L’industrie en Maurienne et en Tarentaise : les fabrications disparues ou en difficulté. <em>Revue de géographie alpine</em>. 1972, n°60-1, p. 75-100. (IHA, cote : IHA-ART-031)</p> <p> CHABERT, Louis. L’aluminium en Maurienne. <em>Revue de géographie Alpine</em>. 1973, n°61-1, p. 31-62. (IHA, cote : IHA-ART-028)</p> <p> Les anodes sacrificielles : un excellent produit d’exportation de l’usine de La Praz (Savoie). <em>Aluminium Pechiney</em>. Décembre 1979, n°40, p. 6-8. (IHA, cote : IHA-REV-10.40.02)</p> <p> La Praz : origine et histoire de l’usine [Note d’information]. Aluminium Pechiney, 1972. 5 p. (IHA, cote : IHA-DOC-16a06).</p> <p> DÉQUIER, Daniel. <em>Maurienne : la vallée de l’aluminium</em>. Les Marches : La fontaine de Siloé, 1992. 246 p. ISBN 2908967394. (IHA, cote : IHA-LIV-5 deq 01)</p> Grâce aux avancées technologiques rapides et aux travaux d’extension dont bénéficie l’usine au cours des premières années de son activité, la production d’aluminium croit rapidement. De 179 t en 1894, elle passe à plus de 1 000 t en 1901. Jusqu’à la guerre, et hormis l’année 1908, la production de l’usine de La Praz oscille entre 1 100 et 1 400 t. Les variations saisonnières s’expliquent en fonction de l’hydraulicité et des aléas techniques. Certaines séries ne fonctionnent que pendant les trois mois d’été avec une main-d’œuvre inexperte. Dès 1914, la production passe de nouveau sous le seuil des 1 000 t, à 754 t d’aluminium produites à l’année. Cette chute provient tant de l’entrée en guerre de la France que de la construction d’un deuxième four d'acier à La Praz. La rénovation complète de la centrale ...