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Nom du site : Usine de La Praz

Technologie au démarrage de l’activité aluminium (1893) :
Cuves à anodes précuites à plongée centrale (entre 4 000 A et 20 000 A)

Technologie à l’arrêt de l’activité aluminium (1982) :
Cuves à anodes précuites à plongée périphérique (40 000 A)

Commentaires sur les évolutions technologiques du site :

La Praz réalise sa première coulée le 3 août 1893 sur des cuves à anodes précuites à plongée centrale équipées d’un caisson rond et de 6 anodes. Rapidement, trois semaines plus tard, Paul Héroult met au point une nouvelle génération de cuves à anodes précuites à plongée centrale composées d’un caisson rectangulaire et de deux rangées de quatre anodes, modèle ensuite utilisé pendant plusieurs décennies. Les caissons, initialement en fonte, sont par la suite remplacés par des caissons en tôle et profilés d’acier.

	A la fin de l’année 1894, après les premiers travaux d’agrandissement, l’usine compte deux séries de 10 cuves à 8 anodes, une série de 6 cuves à 8 anodes et une série de 6 cuves à 10 anodes.

	Entre 1895 et 1905, on allonge à nouveau la salle de fabrication qui comporte désormais 5 séries de 15 à 18 cuves de 7 000 et 9 000 A dérivées du modèle à 8 anodes et à caisson rectangulaire.

	À partir de 1905 et jusqu’à 1923, l’usine entre dans une période de stagnation. Les innovations sont peu nombreuses, en dehors des essais réalisés par Paul Héroult pour limiter la consommation d’anodes. En 1907, les anodes sont calottées avec de l’aluminium coulé, mais cette technique, coûteuse, est abandonnée un an plus tard. En 1912, quelques cuves rondes de 20 000 A sont montées, mais leur exploitation est rapidement abandonnée. Du fait de la crise de 1929, les séries de l’usine composées de cuves à anodes précuites à plongée centrale sont définitivement arrêtées en 1931.

	En 1926, 18 nouvelles cuves à anodes Söderberg, dérivées des prototypes testés à l’usine de La Saussaz, sont mises en service. Elles sont constituées d’un caisson rond de 3,40 mètres de diamètre, d’anodes de 1,55 mètres de diamètre chemisées en tôle d’aluminium, et fonctionnent sur une intensité de 18 000 A. Les premières années d’exploitation de cette série sont difficiles, d’une part du fait de problèmes de cathodes liés aux méthodes de brasquage des cuves, d’autre part à cause de la laborieuse mise au point de la pâte d’anodes, ainsi que de nombreuses modifications du système de suspension et d’amenée du courant. Il y a de nombreux incidents et la consommation d’énergie dépasse 30 000 kWh/t. Les améliorations successives, notamment l’enterrement des caissons jusqu’au niveau de la sole et l’amélioration du système cathodique, permet au début des années 1930 de ramener la consommation d’énergie à 20 000 kWh/t et l’intensité à 14 000 A pour un même équipage anodique

	En 1940 les cuves de cette série sont arrêtées et remplacées par une série de cuves à anodes Söderberg à goujons obliques du type de celles mises au point à l’usine de Rioupéroux. Elles sont équipées d’une anode rectangulaire de 3,75 x 1 mètre et fonctionnent sur une intensité de 33 000 A. L’exploitation se révèle d’emblée difficile, ce que l’on attribue alors à l’excessif allongement de l’anode. Les résultats sont très médiocres et la série arrêtée en 1945.

	On imagine amener le courant par des goujons plantés verticalement dans l’anode. Deux cuves d’essai sont expérimentées à La Praz entre 1943 à 1945 et les résultats sont jugés très positifs. Le site est choisi pour la mise au point industrielle de cette nouvelle technique. On entreprend donc de construire une série de cuves à anodes Söderberg à goujons verticaux, mais l’expérience est de courte durée, car lors de sa retraite en 1944, l’armée allemande fait exploser la centrale hydroélectrique, endommageant l’usine. La Praz redémarre au cours de l’année 1945 avec seulement 23 cuves à anodes Söderberg à goujons obliques et à anodes Söderberg à goujons verticaux. Ces dernières connaissent de sérieuses difficultés d’exploitation et cette série est arrêtée au début des années 1950, sur des résultats très décevants. Cependant, les essais menés à La Praz autour de ce type de cuves permettent d’améliorer la qualité de la pâte d’anode, de mettre au point le mode d’arrachage des goujons, avancées utiles pour d’autres usines qui se dotent à leur tour, avec succès, de cuves à anodes Söderberg à goujons verticaux.

	Au début des années 1950, La Praz est équipée d’une nouvelle génération cuves à anodes précuites à plongée périphérique. Une nouvelle équipe prend en charge la série de 25 cuves en utilisant les méthodes modernes mises au point à l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne : piquage mécanisé, plongée préventive, etc. Les cuves, dotées de 18 anodes, sont alimentées par un courant d’une intensité de 40 000 A et leur rendement est nettement supérieur à celui des séries précédentes.

	Les cuves connaissent des améliorations progressives dans les deux décennies suivantes. En 1956, le système anodique est motorisé. 5 nouvelles cuves sont progressivement ajoutées pour porter l’effectif à 30 en 1960. En 1968, la régulation des cuves et le déballage automatique par immersion sont mis en service. La consommation d’énergie est alors stabilisée autour de 13 500 kWh/t.

	Entre 1965 et 1972, l’usine de La Praz reçoit 6 fois la coupe à la meilleure série, consacrant la remarquable régularité de sa production.

	 

	Sources principales consultées

	BOCQUENTIN, Jacques. Monographie technique de l’usine de La Praz [Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1988. 10 p. (IHA, cote : IHA-TA-009.07)

	BOCQUENTIN, Jacques. Histoire technique de l’électrolyse en France [Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1987. 76 p. (IHA, cote : IHA-TA-009.01)

	BOCQUENTIN, Jacques. 1887-1997 : Cent ans de progrès technique dans les cuves d’électrolyse. Cahiers d’histoire de l’aluminium. 1987-1988, n°02, p. 19-29 (IHA, cote : IHA-REV-11.02.03)

	DÉQUIER, Daniel. Maurienne : la vallée de l’aluminium. Les Marches : La fontaine de Siloé, 1992. 246 p. ISBN 2908967394. (IHA, cote : IHA-LIV-5 deq 01)

	MOREL, Paul (sous la dir.). Histoire technique de la production d’aluminium. Les apports français au développement international d'une industrie. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 1991. 351 p. Histoire industrielle. ISBN 978-2706104329. (IHA, cote : IHA-LIV-5 mor 01)

La Praz réalise sa première coulée le 3 août 1893 sur des cuves à anodes précuites à plongée centrale équipées d’un caisson rond et de 6 anodes. Rapidement, trois semaines plus tard, Paul Héroult met au point une nouvelle génération de cuves à anodes précuites à plongée centrale composées d’un caisson rectangulaire et de deux rangées de quatre anodes, modèle ensuite utilisé pendant plusieurs décennies. Les caissons, initialement en fonte, sont par la suite remplacés par des caissons en tôle et profilés d’acier. A la fin de l’année 1894, après les premiers travaux d’agrandissement, l’usine compte deux séries de 10 cuves à 8 anodes, une série de 6 cuves à 8 anodes et une série de 6 cuves à 10 anodes. Entre 1895 et 1905, on allonge à nouveau la salle de fabrication qui comporte désormais 5 séries de 15 à 18 cuves de ...

Iconographie sur l'usine

Notice n° : 52
par : Nugues, Julie
Mise à jour : 2016-11-29

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