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Nom du site : Usine de La Praz

Historique :

L’usine de La Praz, située dans la vallée de la Maurienne en Savoie, se trouve au point de rencontre de trois communes : Orelle, Freney et Saint-André. Implantée en fond de vallée à 6 km en aval de Modane le long de la voie ferrée, profitant d’un élargissement du relief à la sortie du verrou de Saint-André, La Praz est la plus reculée des usines d’électrolyse de la Maurienne et l’une des plus anciennes.

	La Société électrométallurgique française (SEMF) valide le projet d’installation d’une usine sur le site en 1892. Le directeur de l’usine de Froges, Albert Masse, prépare le dossier en vue de l’acquisition d’une chute sur l’Arc et de terrains au lieu-dit de la Bissortette (Orelle). Une usine et un laboratoire y sont installés. Un bâtiment existant abritant encore les restes d’anciennes activités industrielles accueille la fabrique. Le hameau de La Praz (Saint-André), situé en rive droite de l’Arc, en face de la nouvelle usine et de la centrale électrique, leur donne finalement son nom. L’aménagement de la chute, limitée dans un premier temps à la partie basse, est terminé au cours de l’été 1893, et l’usine démarre début août. Paul Héroult en est le premier directeur. La réussite du lancement des premières séries de cuves rectangulaires mises au point à La Praz lui permet de se libérer du contrat qui le liait encore à l’Aluminium Industrie Aktien-Gesellschaft (AIAG). L’usine est rapidement agrandie et dotée d'une cité ouvrière, mais la production souffre de l’hétérogénéité de l’équipement industriel.

	L’usine de La Praz développe rapidement ses activités avec l’installation d’une fonderie, d’un laminoir et d’un atelier de production d’anodes actif entre 1899 et 1921. Elle se diversifie avec la production de carbure de calcium ou du ferrochrome bas carbone. Mais la plus grande réussite est l’aciérie, où Paul Héroult et son adjoint Paul Toussaint mettent au point un procédé de fabrication au four électrique qui connaît dès lors un grand succès grâce à la vente de nombreuses licences tant en France qu’à l’étranger. Pendant cette période, l’usine joue le rôle vitrine ouverte aux visiteurs du monde entier.

	Des travaux de captation de l’ensemble de la chute sont entrepris en 1896 et Paul Héroult met au point, au printemps 1898, une conduite forcée autoportante permettant la traversée de la rivière de l’Arc. L’accroissement des capacités de la centrale entraîne un nouvel et dernier agrandissement de l’usine, autour de laquelle se développe une véritable petite ville.

	À partir de 1905, La Praz entre dans une longue période de stagnation technique, encore accentuée par la Première Guerre mondiale, et ce malgré l’installation d’une tréfilerie par la société Drouilly. En 1924, alors que La Praz appartient désormais à la Compagnie des produits chimiques et électrométallurgiques d’Alais, Froges et Camargue (AFC), l’activité redémarre avec de nouvelles recherches initiées autour du rendement des cuves d’électrolyse. En 1926, l’usine est équipée de cuves Söderberg, les rendements connaissent une forte progression. Cependant, la crise économique provoque l’arrêt de l’usine en 1936 et elle ne compte plus que 78 ouvriers lors de son redémarrage l’année suivante.

	Dans les années 1940, La Praz joue un rôle pionnier pour l’équipement en cuves à anodes Söderberg à goujons verticaux. Les essais alors réalisés à l’usine serviront à l’équipement des autres sites.

	En 1954, les Tréfileries et laminoirs du Havre (TLH), qui ont racheté la société Drouilly, arrêtent leurs activités de transformation à La Praz. L’électrolyse de l’aluminium est progressivement délaissée dans cette usine petite et ancienne. Pechiney décide d’orienter sa production vers des métaux spéciaux (silicium, béryllium, titane, zirconium, carbure d'uranium, etc.), des alliages (alliages d’aluminium, alliages de béryllium, alliages cuivreux, alliages de titane) et la fabrication d’anodes sacrificielles. L’effectif, de 130 personnes dans les années 1960, tombe à 98 en 1980. La diversification de la production de l’usine ne peut compenser son isolement et son ancienneté. Les cuves d’électrolyses de La Praz sont définitivement arrêtées en septembre 1983.

	 

	Sources principales consultées

	DÉQUIER, Daniel. Maurienne : la vallée de l’aluminium. Les Marches : La fontaine de Siloé, 1992. 246 p. ISBN 2908967394. (IHA, cote : IHA-LIV-5 deq 01)

	BOCQUENTIN, Jacques. Monographie technique de l’usine de La Praz [Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1988. 10 p. (IHA, cote : IHA-TA-009.07)

	La Praz : origine et histoire de l’usine [Note d’information]. Aluminium Pechiney, 1972. 5 p. (IHA, cote : IHA-DOC-16a06).

	PERRET-BIT, Roger (texte établi par Paul Morel). Évolution du matériel de production du courant continu pour l’électrolyse de l’aluminium à la Compagnie Pechiney [Etude]. Paris : Institut pour l’histoire de l’aluminium, 1987-1989. 69 p. (IHA, cote : IHA-TA-054.01)

	BOURGUINAT, Nicolas (sous la direction de François CARON). Conception et exercice d'une politique sociale d’entreprise : Pechiney dans la vallée de l’Arc de 1896 à 1921. Maitrise d’Histoire. Paris : Université Paris IV-Sorbonne, 1989. 293 p. (IHA, cote : IHA-TU-004)

	VINDT, Gérard (sous la direction d’Alain PLESSIS). Histoire sociale d'une entreprise : la compagnie Pechiney (1921-1973). Thèse de doctorat. Paris : Université de Paris X-Nanterre, 1999. 666 p. (IHA, cote : IHA-TU-087)

L’usine de La Praz, située dans la vallée de la Maurienne en Savoie, se trouve au point de rencontre de trois communes : Orelle, Freney et Saint-André. Implantée en fond de vallée à 6 km en aval de Modane le long de la voie ferrée, profitant d’un élargissement du relief à la sortie du verrou de Saint-André, La Praz est la plus reculée des usines d’électrolyse de la Maurienne et l’une des plus anciennes. La Société électrométallurgique française (SEMF) valide le projet d’installation d’une usine sur le site en 1892. Le directeur de l’usine de Froges, Albert Masse, prépare le dossier en vue de l’acquisition d’une chute sur l’Arc et de terrains au lieu-dit de la Bissortette (Orelle). Une usine et un laboratoire y sont installés. Un bâtiment existant abritant encore les restes d’anciennes activités industrielles accueille la fabrique. ...

Iconographie sur l'usine

Notice n° : 52
par : Nugues, Julie
Mise à jour : 2016-11-29

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