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Nom du site : Usine de La Praz

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Située sur la petite commune de Saint-André, l’usine de La Praz nécessite, dès l’origine, l’apport d'une main-d’œuvre extérieure. Pour la construction de l’usine, la Société électrométallurgique française (SEMF) utilise une main-d’œuvre italienne issue des réseaux de migrations traditionnels, qui tend à s’installer définitivement dans la vallée. Les ateliers d’électrolyse, eux, emploient au début du XXe principalement une main-d’œuvre locale, venue du Freney, d’Orelle, et de Saint-André.

	Dans les premières années de fonctionnement de l’usine, la diversité et la complexité des équipements industriels, la fréquence des accidents et les variations saisonnières de l’hydraulicité se combinent avec le manque d’expérience de la main-d'œuvre. Le turn-over atteint des proportions très importantes, l’activité très fluctuante ne permet pas des embauches à long terme et l’usine éprouve des difficultés à retenir la main-d’œuvre qualifiée.

	L’homogénéisation de l’équipement, réalisé en 1899, permet de stabiliser une catégorie d’ouvriers électriciens et conducteurs de machine. La même année, la grande majorité du personnel de l’atelier d'électrodes de Froges, déplacée à La Praz, rejoint le site. À cette époque, Paul Héroult et ses ingénieurs assurent eux-mêmes la formation d’un petit noyau de spécialistes dans le domaine de la métallurgie de première transformation : chefs fondeurs, tourneurs, mouleurs, ajusteurs, etc.

	Les premiers Italiens sont embauchés au laminoir en 1900. Cette génération s’attache à l’entreprise, et ils seront nombreux à rester en Maurienne lors du premier conflit mondial. Les Italiens employés à l’électrolyse à partir de 1904 sont plus jeunes et moins expérimentés. Ils sont voués à des emplois saisonniers et s’attachent donc peu à l’entreprise. Moins nombreux à être embauchés que les Italiens, les Savoyards le sont de façon beaucoup plus durable, ils s’attachent à leur outil de travail et développent de véritables savoir-faire. Ils sont pour beaucoup pluriactifs, le plus souvent exploitants agricoles en parallèle de leur travail à l'usine.

	Peu à peu le personnel de l’usine se hiérarchise. En 1897, en lien avec l’extension de l’usine, la direction choisit de nommer trois chefs d'équipe sur la base de l’expérience et de l’ancienneté, issus des rangs des ouvriers formés les années précédentes. La Première Guerre mondiale, qui entraîne une raréfaction des ouvriers qualifiés, conduit à une meilleure définition des postes et renforce l’attachement des ouvriers à leur outil de travail. Au sortir du conflit, La Praz est dotée d’un noyau d’ouvriers français anciens capables d’encadrer les jeunes et même de faire rentrer leurs enfants à l’usine, dans un processus classique d'intégration. À partir de 1917, des Grecs, des Chinois, des Espagnols et des Maghrébins viennent compléter les effectifs de l’usine. En 1918, l’usine est en pleine activité et compte 420 ouvriers et employés.

	Dans les années 1930, le site compte deux ingénieurs, en plus des directeurs et sous-directeurs, alors que les employés appointés des bureaux et des ateliers sont moins d'une vingtaine. Les immigrés représentent alors 43% de l’effectif total. La Praz subit lourdement les conséquences de la crise économique et son effectif n’est plus que de 78 personnes en décembre 1938.

	En 1970, 130 personnes travaillent sur le site, dont une trentaine sont affectées à l'atelier d’alliages-mères de cuivre. En 1972, après la fermeture de cet atelier, l’effectif total passe à 118 personnes dont 3 ingénieurs et cadres, 7 contremaîtres et techniciens, 83 ouvriers et employés et 24 ouvriers temporaires. En 1980, seules 98 personnes travaillent encore à l'usine.

	 

	Sources principales consultées

	La Praz : origine et histoire de l’usine [Note d’information]. Aluminium Pechiney, 1972. 5 p. (IHA, cote : IHA-DOC-16a06)

	CHABERT, Louis. L’industrie en Maurienne et en Tarentaise : les fabrications disparues ou en difficulté. Revue de géographie alpine. 1972, n°60-1, p. 75-100. (IHA, cote : IHA-ART-031)

	CHABERT, Louis. L’aluminium en Maurienne. Revue de géographie Alpine. 1973, n°61-1, p. 31-62. (IHA, cote : IHA-ART-028)

	Usines de Maurienne : Saint-Jean, La Praz, La Saussaz [Brochure de présentation]. Aluminium Pechiney. 1980. 15 p. (IHA, cote : IHA-DOC-04a21)

	BOURGUINAT, Nicolas (sous la direction de François CARON). Conception et exercice d'une politique sociale d’entreprise : Pechiney dans la vallée de l’Arc de 1896 à 1921. Maitrise d’Histoire. Paris : Université Paris IV-Sorbonne, 1989. 293 p. (IHA, cote : IHA-TU-004)

	DÉQUIER, Daniel. Maurienne : la vallée de l’aluminium. Les Marches : La fontaine de Siloé, 1992. 246 p. ISBN 2908967394. (IHA, cote : IHA-LIV-5 deq 01)

	VINDT, Gérard (sous la direction d’Alain PLESSIS). Histoire sociale d'une entreprise : la compagnie Pechiney (1921-1973). Thèse de doctorat. Paris : Université de Paris X-Nanterre, 1999. 666 p. (IHA, cote : IHA-TU-087)

	VINDT, Gérard. Les hommes de l’aluminium, histoire sociale de Pechiney : 1921-1973. Paris : les Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières, 2006. (IHA, Cote : IHA-LIV-5 vin 01)

Située sur la petite commune de Saint-André, l’usine de La Praz nécessite, dès l’origine, l’apport d'une main-d’œuvre extérieure. Pour la construction de l’usine, la Société électrométallurgique française (SEMF) utilise une main-d’œuvre italienne issue des réseaux de migrations traditionnels, qui tend à s’installer définitivement dans la vallée. Les ateliers d’électrolyse, eux, emploient au début du XXe principalement une main-d’œuvre locale, venue du Freney, d’Orelle, et de Saint-André. Dans les premières années de fonctionnement de l’usine, la diversité et la complexité des équipements industriels, la fréquence des accidents et les variations saisonnières de l’hydraulicité se combinent avec le manque d’expérience de la main-d'œuvre. Le turn-over atteint des proportions très importantes, l’activité très fluctuante ne ...

Notice n° : 52
par : Nugues, Julie
Mise à jour : 2016-11-29

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