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La C.G.E. Tudor


Auteur du dossier : Sophie Pehlivanian (dossier édité par Simon Fieschi)
(Institut pour l'Histoire de l'Aluminium (IHA))


Grégoire est sollicité par la CGE, pendant la Seconde Guerre Mondiale, pour la fabrication d'une petite automobile, la CGE-Tudor, qui doit être une version électrique de l'Amilcar Compound, reprenant la même carcasse coulée en alliages légers.



La CGE se tourne vers Jean-Albert Grégoire car il est le pionnier de l’usage de l’aluminium dans l’automobile et que ce matériau, utilisé dans les voitures électriques, apporte trois éléments favorables : « la légèreté, la solidité et la résistance des pièces coulées aux vapeurs d’acide ».
Pour Grégoire, une voiture à essence modifiée pour devenir électrique ne sera jamais un véhicule adapté à cette nouvelle source d’énergie. Il faut donc concevoir directement les véhicules en prenant en compte les contraintes liées à la présence de batteries. Il met donc au point un petit véhicule électrique inspiré de l’Amilcar Compound, mais dont l’architecture générale est entièrement modifiée pour s’adapter aux contraintes d’un véhicule électrique. La CGE-Tudor semble être une vraie réussite. La carcasse coulée dont la légèreté (à peine quarante kilos) permet de compenser le poids des batteries, est également d’une extrême solidité. Elle supporte parfaitement les 720 kilos d’accumulateurs, les 430 kilos de mécanique et carrosserie, et les passagers. De plus, l’acier contenu dans les véhicules classiques supporte très mal les attaques liées aux vapeurs d’acide des batteries, tandis que l’aluminium y est parfaitement résistant. La CGE-Tudor remporte un record du monde d’autonomie, en 1942, avec 254 km de distance (entre Paris et Tours) à une vitesse moyenne de 42,32 km/h, sans aucun chargement de batterie. Deux cents de ces véhicules sont construits et distribués au compte-goutte durant la période de pénurie de pétrole des années 1939-1945 à quelques personnes privilégiées : les dirigeants des plus importantes affaires liées à la C.G.E., les fournisseurs et usineurs de Grégoire, mais également, chez Pechiney, à Raoul de Vitry, Jean Dupin et Jean-Jacques Baron.



 
Date de mise en ligne : 24 novembre 2010
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